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Masturbation féminine dans les arts

1 Juin

Si Lila dit qu’elle ne s’est pas caressée, elle ment

La masturbation est un sujet tabou. Le sexe entre deux adultes hétérosexuels est bien accepté y compris en prime-time à la télévision. On tolère des scènes de partouzes ou des scènes de viol, mais une branlette ne sera jamais érigée au rang d’oeuvre d’art. Trop solitaire, trop égoïste, pas assez reproductrice, c’est même un péché, tout ce bon sperme ou tous ces bons ovules gâché. Pire que la branlette: la masturbation féminine.

Les scènes de branlettes d’hommes sont légion au cinéma, du cinéma d’auteur (Là-bas, 1990) aux teen movies (American Pie, la scène avec la tourte aux pommes). Pour les femmes, il faut chercher. La première hors cinéma pornographique ou érotique semble apparaître en 1975. Catherine Breillat filme un gros plan explicite, montrant le sexe d’une jeune femme en pleine masturbation. A deux doigts, elle caresse l’entrée de ses lèvres et son clitoris. Après quoi elle urine. Le film, « Une vraie jeune fille » contribue à la réputation de Catherine Breillat.

En 2004, dans Lila dit ça, Vahina Giocante simule une scène de masturbation devant des amis. Ensuite, elle se frotte ostensiblement contre la selle d’un vélo pour se donner du plaisir. Dans le livre dont le film est tiré, la scène est encore plus précise, décrite avec force adjectifs et descriptions en tous genres. Les amateurs verront la bande annonce ici avec la fameuse citation « Tu veux voir ma chatte ? » et « J’ai bien mis mon clito sur la selle du vélo ».

Vanessa Paradis a l’air de ne pas y toucher

Comme le dirait Ophélie Winter, paix à son âme, « Tout le monde le fait, tout le monde / tout le monde le sait, tout le monde / depuis que le monde est monde, on a besoin de quelques secondes « . Colette Renard, née en 1924 et aujourd’hui célèbre pour son personnage de Tante Rachel dans Plus Belle la vie (eh ouais) l’a chanté elle aussi dans « Les Nuits d’une demoiselle ».

Dans Noce Blanche, en 1989, Vanessa Paradis a les mains baladeuses, et elle se caresse devant Bruno Cremer, tête jetée en l’air, puis simule un orgasme devant un homme médusé autant qu’excité.

La Venus d’Urbino sait quoi faire de ses dix doigts

La peinture, elle, est en avance sur le cinéma. En 1538, Titien peint la Vénus d’Urbino: une femme allongée, la main entre les cuisses, les doigts dans le pubis. En 1863, Manet s’inspire de cette toile et peint son Olympia, une femme allongée comme Venus d’Urbino, mêmes éléments de décor, la main tout aussi coquine.Elle est exposée à la Piti, à Florence (Italie).

Olympia se caresse sans complexe devant son esclave

Olympia était le surnom donné aux courtisanes de l’époque et ce tableau, pour sa subversivité, fut interdit de toute exposition, bien que Zola prit sa défense: « Vous avez admirablement réussi à faire une œuvre de peintre, de grand peintre, à traduire énergiquement et dans un langage particulier les vérités de la lumière et de l’ombre, les réalités des objets et des créatures ». On peut le regarder aujourd’hui au Musée d’Orsay.
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