Archive | juillet, 2010

Sodo-sucer: l’art de la fellation post-sodomie

8 Juil

Pourquoi tes fesses sont-elles mouillées ?

La fellation comme la sodomie sont des pratiques encore interdites dans de nombreux pays, à commencer par certains états des USA. Alors coupler les deux est une vraie prouesse transgressive. Si commencer par une fellation pour mettre Monsieur en jambe est entré dans les moeurs, du moins l’espèré-je, débuter par une sodomie pour ensuite faire ou faire faire une fellation reste plus osé.

Pour des questions d’hygiène d’abord: sucer un pénis qui vient de faire plusieurs allers-retours dans son propre propre côlon ne revêt pas, hors excitation du moment, un aspect très glamour. Pourtant le doublé fellation-sodomie est intéressant dans plusieurs cas de figure: partenaires désireux d’éviter une grossesse, souhait de rester vierge et de conserver un hymen intact, engagement ailleurs doublé de la certitude que sodomisucer n’est pas tromper…

Ne te retourne pas…

Dans La Bicyclette bleue par exemple, le lecteur se voit proposer une belle scène de sodo-fellation. Léa fait part à son ami François de son gout pour l’odeur de la terre. Celui-ci lui enfourne de la terre dans le vagin (…) puis la prend par derrière et enfin, la fait mettre à genoux pour qu’elle « lui lave la queue avec la langue » (sic) celle-ci étant recouverte de sang et de matières corporelles non identifiées. Ce roman de Régine Desforges est connu pour être largement inspiré d‘Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell mais aussi pour ce type de passages érotiques. Etrangement, dans l’adaptation télévisée avec Laetitia Casta, cette scène n’a pas été conservée.

En 1476, Leonard de Vinci n’a pas encore 20 ans quand il est accusé de sodomie par un tribunal florentin. Au rang des charges aggravantes, il pratiquerait alternativement celle-ci et la fellation. Mais on trouve trace bien avant cette date de fellation post-sodomisation. L’archéologue Timothy Taylor a ainsi découvert en Ukraine dans les années 90 de petites statuettes datant visiblement d’avant l’Antiquité. Le doute n’est pas permis quant à la découverte de ces pratiques: pénis en bouche, pénis en fesses, hommes et femmes s’adonnent à cette pratique entre eux.

On a du changer les draps après ça

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Nus dans les escaliers et surréalisme : les échanges de Duchamp et Miro

5 Juil

q-lturel femme nue dans l'escalier duchampEn 1912, Marcel Duchamp peint une huile sur toile qu’il baptise « Nu descendant l’escalier ». Nu, sans –e, comme « un nu », ce qu’on dit d’une représentation artistique de corps sans vêtement, qu’il soit homme ou femme.

Et sur cette peinture, le « nu » n’est justement ni homme, ni femme. Il est impossible de distinguer les détails de son sexe et si certains observateurs croient lui deviner une poitrine, d’autres mentionnent un plastron de pectoraux. Exposée l’année suivante, en 2013, à New York, la toile fait scandale. Le découpage image par image, comme on le ferait pour un dessin animé, renvoie à un érotisme du mouvement tout comme le dégradé de jaunes et ocres aveugle le spectateur.

Exposée au musée d’art moderne de Philadelphie, cette toile marque les débuts de l’art moderne et consacre le surréalisme comme genre graphique.

En clin d’œil et réponse à son ami qu’il admire, Joan Miro peint dans les années 20 un « Nu montant l’escalier ». Nue, seins pendants, nez déformé en longueur, orteils vilains, elle présente une touffe poils pubiens d’une longueur étonnante. Comme Duchamp, Miro se détourne des représentations classiques de l’être humain pour privilégier un style direct, basé sur les impressions, le ressenti. Il affirme d’ailleurs à cette période qu’il peint pour « le contact avec la matière, pour la sensation » plus que pour le résultat final.

Simple esquisse noire et blanche, loin des peintures colorées de bleu, de rouge ou d’orange qu’on retrouve habituellement chez Joan Miro, ce « Nu montant l’escalier » est visible à la Fondation Miro, Montjuic à Barcelone.

« Il y a plus ici à comprendre qu’à regarder » dit un critique d’art. Comme toujours avec les surréalistes, chacun y voit ce qu’il veut. Des projetées du subconscient (l’escalier descendant représente le surmoi en psychanalyse) des visées naturalistes (dessiner les humains sans les embellir, dans l’érotisation naturelle et la laideur de leur corps) ou des symboliques Q-lturelles : la montée (orgasme) la descente (à la cave, évoquant des scènes de fellation retrouvées dans d’autres œuvres des artistes)